La première Petite Lettre

Quelle folie d'écrire en période troublée, pour une première. Et pourtant, il y a à dire...

La petite lettre
5 min ⋅ 25/10/2022

Bonjour !

Il y a des passions folles (comme créer un Fiat Multipla de mille chevaux et être le seul stand d'attraction du Mondial de l'Automobile), il y a des passions originales (comme pour cette femme normande qui élève trois cent tortues chez elle) et il y a des passions simples, comme celle d'écrire.

C'est pour cela que, de manière épisodique, il y aura donc La Petite Lettre. Bienvenue à vous, qui êtes parmi la.le premièr.e à lire ceci. Il y aura trois à quatre parties. Ce ne sera pas très long, je l'espère.

On parlera du réel, de bouquins, de musique, et peut-être même de nous. J'attends vos retours avec impatience, ce qui pourrait être amélioré, dégradé, amplifié, régulé, plein de mot en -é, comme passionné.e.

Le réel du réel

On pourrait parler de plein de choses. Notamment du député européen RN Thierry Mariani qui s'appuie sur un sondage fait à l'emporte-pièce par Cyril Hanouna concernant la guerre en Ukraine (si, c'est possible), Thierry Mariani qui aime visiblement un peu trop la Russie pour être honnête.

Non, cette semaine, je vous parle du réel télévisuel, médiatique, au premier plan.
Anne-Sophie Lapix, journaliste et présentatrice du Journal de Vingt Heures de France 2, n'a jamais eu les grâces du gouvernement et du Président de la République. Je vous rappelle que la journaliste ne fut pas sélectionnée pour présenter le débat d'entre deux-tours de l'élection présidentielle, sous prétexte que Monsieur Macron n'aurait pas oublié les choix éditoriaux de la journaliste, ou certaines de ses questions jugées comme trop irrévérentieuses. En 2022, en France, sur le Service Public, donc.

Donc, sous prétexte d'indépendance (!), le Chef de l'Etat voudrait écarter la journaliste, et certaines cadres de francetélévisions seraient tout à fait d'accord avec l'idée. Les lecteurs trentenaires (et au-delà) se souviendront des valses des années 90 entre Claude Sérillon, Bruno Masure, Daniel Bilalian avant d'avoir le feu-jeune David Pujadas durant une dizaine d'années.

Le réel devient folie

, et pourtant est bien là. Nous aurons probablement l'occasion d'en reparler.

Les pages littéraires

"La littérature sauvera le monde", peut-être pas, mais peut-être qu'elle vous sauvera du trépas de l'ennui, de la déprime ou du réel, justement.

Dans le jardin de l'ogre, par Leïla Slimani (Folio Gallimard, 2016)Dans le jardin de l'ogre, par Leïla Slimani (Folio Gallimard, 2016)

Un livre complètement réel par son aspect brutal, la sexualité, les "déviances", la folie (toujours cette folie qui revient, décidément), le comportement d'une femme par rapport aux hommes (pour une fois qu'on accepte de lire ce que veux une femme, et non lire ce que voudrait une femme par l'intermédiaire d'un homme).

Leïla Slimani endosse le rôle d'une journaliste libre, sulfureuse, vivante, plus vivante que jamais, et de facto, plus fragile que jamais. Ce n'est pas un roman à mettre entre toutes les mains, ni à lire dans le métro : il y a trop de précisions, trop de détails, trop de vie pour laisser les mots de l'autrice fuguer aussi vite. Et dieu que cela fait du bien.

L'aube jette sa limière froide sur la chambre en désordre. Adèle se rhabille. Elle n'aurait pas dû le suivre. A l'instant même où il l'a embrassée, collant ses lèvres molles contre les siennes, elle a su qu'elle s'était trompée. Il ne saurait pas la remplir. Elle aurait dû s'enfuir.

Dans le jardin de l'ogre, par Leïla Slimani aux éditions Folio Gallimard, pour même pas 8€.
Livre dévoré moult fois par votre humble serviteur.

Dernières notes avant la nuit

À la presque fin de chaque Petite Lettre, une musique. Choisie avec soin par son auteur.
Ici, je vous propose U&Me d'Alt-J.

À écouter en allant sur le Vieux Port de la Rochelle pour profiter du soleil avec la personne que l'on aime, au bureau pour se sentir sourire ou dans le train avec le soleil qui se couche.

https://www.youtube.com/watch?v=gFKhxi8b9SQ

I could hold on to the memory of that day for the rest of my lifе.

Qui a dit ?

Je ne suis le porte-drapeau de personne, écrire est une entreprise tellement solitaire…

Réponse lors de la prochaine Petite Lettre.
Aucun cadeau à gagner, si ce n'est la possibilité de recevoir une prochaine édition.

Merci de votre temps, donné si chèrement, à la lecture de ce premier opus.
Gageons que cette Petite Lettre sera comme le bon vin, et s'améliorera avec le temps.

À dans une dizaine de jours.
D'ici , soyez confiant.e.s. Surtout en vous.

Antoine

La petite lettre

Par Antoine Ricard

Antoine Ricard, presque trentenaire, boit trop de cafés. C'est pour cela (sans aucun rapport, certes) qu'il vous propose une newsletter, "La Petite Lettre", qui s'intéresse au monde tel qu'il est et tel qu'il va. Humblement.